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Depuis Louis VI et surtout Louis VII, l’ordre de Cîteaux bénéficiait d’une grande proximité avec le pouvoir royal français. C’est probablement là l’une des principales raisons pour lesquelles le jeune Louis IX confie à des cisterciens l’abbaye dédiée à la Vierge qu’il fonde en 1228, conformément au testament de son père, qui avait donné ses joyaux et ses couronnes à cette fin. Mais si l’on songe à ce que devint très rapidement l’abbaye, il ne faut probablement pas non plus négliger le rôle de Blanche de Castille. En effet, à la fin du siècle précédent, le père de cette dernière, Alphonse VIII, avait fondé une abbaye de cisterciennes afin d’accueillir sa tombe, celle de ses successeurs, mais aussi celles des infants de Castille1, et il est probable que lareine mère avait incité son fils à suivre cet exemple.
Dès la mort de Philippe-Dagobert, le roi fait de Royaumont l’un des éléments clefs du triangle funéraire qu’il est en train de constituer2. Car s’il insiste pour réserver Saint-Denis aux seuls titulaires de la couronne royale, il n’en oublie pas pour autant les reines et les princes du sang. Pour les premières, le rôle de nécropole est confié à Maubuisson, lieu de sépulture de sa mère Blanche, tandis que ses enfants, puis d’autres princes du sang morts sans alliance, vont reposer à Royaumont. Ce n’est qu’après la Révolution française et leur passage par le musée des Monuments français d’Alexandre Lenoir que la plupart des tombeaux rejoignent Saint-Denis, quelques fragments épars des tombeaux de Royaumont rejoignant le Louvre, le musée de Cluny (le tombeau de deux enfants du comte d’Alençon, Louis et Philippe) ou Carnavalet.
1. Sur Las Huelgas de Burgos et sa place dans le paysage funéraire de la péninsule Ibérique, voir en dernier lieu Xavier Dectot, Les Tombeaux des familles royales de la péninsule ibérique au Moyen Âge, Turnhout, 2009.
2. Voir Alain Erlande-Brandenburg, Le roi est mort. Étude sur les funérailles, les sépultures et les tombeaux des rois de France jusqu’à la fin du xiiiesiècle, Paris-Genève, 1975, p. 78.
Xavier Dectot
© Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2011 ; mise à jour : mai 2016