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Combien de temps après la mise en place des sculptures de la galerie des rois le chantier de la façade occidentale de la cathédrale parisienne se prolongea-t-il ? Il est, dans les faits, pratiquement impossible de répondre, d’une part faute d’évidence documentaire, d’autre part parce que le projet initial semble avoir été suivi sans changement de parti ni rupture perceptible. Tout au plus peut-on supposer avec un certain degré de certitude qu’il était achevé avant le milieu du siècle et le début des travaux fondamentaux de transformation de la cathédrale qui touchent les chapelles et, surtout, le bras nord puis le bras sud du transept. Vingt-deux petits fragments qui semblent, selon l’hypothèse formulée par Alain Erlande-Brandenburg et Dominique Thibaudat1, provenir des parties hautes de la façade, témoignent d’une intervention de Varin sans que l’on se l’explique vraiment, sinon par la nécessité de dégager de l’espace pour pouvoir mener à bien son opération sur les statues de la galerie des rois. Mais les transformations majeures des parties hautes appartiennent en fait aux restaurations de Viollet-le-Duc. Ce dernier ne se contenta pas de remplacer, apparemment sans exception, toutes les gargouilles, mais il reprit aussi de manière fondamentale la balustrade qui crée une dernière ligne, partiellement transparente, entre les deux tours, au sommet de la façade proprement dite. Des éléments qu’il déposa à cette occasion, un seul, un pilier d’angle, semble aujourd’hui conservé. Il témoigne d’une autre dimension de la sculpture décorative, dans laquelle la distance qui sépare l’œuvre de celui qui la voit implique à la fois une simplification et une amplification des formes.
1. Alain Erlande-Brandenburg et Dominique Thibaudat, Les Sculptures de Notre-Dame de Paris au musée de Cluny, Paris, 1982, p. 110.
Xavier Dectot
© Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2011 ; mise à jour : mai 2016