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Le destin de l'Empire byzantin et de sa capitale Constantinople fut particulièrement agité au cours du xiiie siècle. Le premier bouleversement se produisit, bien évidemment, en 1204, avec le siège de la ville par les croisés, sa chute et la création de l’Empire latin. Pendant plus d’un demi-siècle, trois États issus des ruines de l’Empire, les empires de Trébizonde et de Nicée et le despotat d’Épire, vont disputer aux Francs la souveraineté sur Constantinople, affaiblissant peu à peu l’Empire latin, le contraignant à vendre nombre de trésors qui n’avaient pas été pillés en 1204. Aussi est-ce une ville en bien piètre état, aux murailles abattues, aux églises souvent laissées à l’abandon, que conquit Michel VIII Paléologue en 12611. Aux côtés de l’empereur, les grandes familles de la ville lancèrent également des chantiers destinés à rendre à la ville toute sa splendeur, ce qui donna naissance à une véritable effervescence artistique.
Parmi ces chantiers commandités par des mécènes issus de l’entourage impérial, celui du monastère de Chora, voulu par Théodore Metochites, apparaît comme particulièrement remarquable par son ampleur et sa diversité artistique, combinant architecture, sculpture, mosaïque et peintures murales. L’empire en reconstruction reste affaibli, celui de Trébizonde ne reconnaissant que formellement son autorité et le despotat d’Épire jouant des ambitions angevines pour maintenir une indépendance de fait. Dans ce contexte, tous les chantiers ne se caractérisent pas par une égale qualité : cependant, d’aucuns, et tout particulièrement celui de Chora, font preuve d’un étonnant raffinement, et mêlent fidélité affirmée à un idéal disparu et recherches nouvelles, dans un équilibre délicat et subtil.
1. Alice-Mary Talbot, « The Restoration of Constantinople under Michael VIII », Dumbarton Oaks Papers, 53, 1993, p. 75-90.
Xavier Dectot
© Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2011 ; mise à jour : mai 2016