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Cl. 18644 (Cl. 12578)
Mort en 1258
Paris, 1250-1258
Calcaire lutétien sculpté avec traces de polychromie rouge
H. 164 ; L. 71 ; Pr. 45 cm
Se trouvaient jusqu’en 1793 au sommet du premier contrefort occidental du flanc nord de Notre-Dame de Paris. Personnages décapités par Varin en 1793. Déposés au musée de Cluny par Viollet-le-Duc et remplacés par une copie de Geoffroy-Dechaume en 1858. Inventoriés en 1891 puis en 1912.
Restauration par Adolphe Geoffroy en 1890 (descellement des goujons et collage) puis par Gérald Pestmal en 1982 (nettoyage).
La sculpture est constituée de deux blocs de pierre assemblés à joints vifs qui formaient en même temps deux assises du transept lui-même. Les trois personnages sont disposés de façon très illusionniste, celui du centre de face, les deux des côtés tournés vers l’extérieur et n’apparaissant qu’à moitié, ou à peine. Les trois personnages, décapités, sont vêtus de longues robes en grande partie cachées par des manteaux, eux-mêmes retenus par des cordelettes. Respectant les règles de l’élégance du milieu du xiiie siècle, le personnage central tenait de sa main gauche repliée, et aujourd’hui fort mutilée, le centre de sa cordelette. On retrouve le même geste, mieux conservé, sur le personnage de dextre. Les personnages du centre et de senestre tenaient par ailleurs dans leur main droite un objet qui a disparu, joint au torse par un tenon dont la trace est encore visible.
Le travail des drapés est remarquable : la robe, sur le torse, est à peine froissée et retombe légèrement sur la ceinture, placée haut. La partie basse de la robe, telle qu’elle apparaît sous le manteau, est disposée en plis tuyautés qui semblent prolonger ceux de l’avant du manteau tandis que, sur le côté, ce dernier se développe en larges plis à becs légèrement refroissés. Si le sculpteur connaît manifestement les réalisations de la Sainte-Chapelle, il leur ajoute une plus grande recherche de mouvement, sensible dans la disposition des bras et dans le placement du corps, légèrement hanché mais sans excès, ou dans le pied à peine soulevé du personnage central.
L’iconographie est assez facile à identifier : le vêtement comme la posture sont des représentations traditionnelles de la noblesse laïque dans l’art du milieu du xiiie siècle. Le regroupement des personnages par trois permet, au vu de la thématique générale du flanc nord, d’y voir sans hésiter une représentation des trois Rois mages que l’on retrouvait, dans un module plus petit, adorant la Vierge à l’Enfant à l’ébrasement de gauche du portail ; du coup, il devient facile d’identifier l’objet que deux d’entre eux tenaient dans leur main droite – un sceptre. Comme l’ont justement noté Erlande-Brandenburg et Thibaudat, 1982, il faut probablement y voir le reste d’une scène antérieure à l’adoration des mages, peut-être la première rencontre avec Hérode.
Désignation : Ronde-bosse
Matière : Calcaire lutétien
Technique : Sculpture polychrome
Sujet iconographique : Roi mage
Périodes : 3e quart du XIIIe siècle
http://www.sculpturesmedievales-cluny.fr/notices/notice.php?id=48
Xavier Dectot
© Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2011 ; mise à jour : mai 2016