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Cl. 8759 (Cl. 12635;Cl. 18767)
Poissy (Yvelines), vers 1310-1320
Calcaire lutétien sculpté
H. 120 cm
Provient de la collégiale Notre-Dame de Poissy. Don Charles Tricot. Inventoriée en 1863, en 1891 et en 1912.
Analyse de la pierre par Annie Blanc en 1995 : calcaire lutétien des environs de Paris, plus grossier que le liais.
La Vierge est assise, la tête coiffée d’un voile court d’où dépassent quelques mèches de cheveux, le visage rond, aimable, un peu mièvre, les joues pleines soulignant deux petits yeux étirés en amande. Elle est vêtue d’une longue robe, lisse sur le torse, serrée à la taille par une ceinture et tombant ensuite en fins plis froissés. Jeté sur les épaules, un manteau, largement ouvert par l’écartement des bras, couvre la main gauche et retombe sur les cuisses, formant entre celles-ci un pli à bec, puis en plis tuyautés sur les jambes et les pieds qui reposent sur une base circulaire. L’avant-bras droit a disparu au niveau du coude ; celui de senestre est mieux conservé, mais l’Enfant, qui était tenu assis sur les genoux par la main gauche couverte a disparu. Longtemps exposée dans le jardin du musée, la sculpture porte encore les traces de l’érosion qui a résulté de l’exposition aux intempéries.
La modeste bibliographie de cette œuvre, qui a échappé au catalogue « Pierre » de 1922, lui attribue une provenance prestigieuse, la priorale Saint-Louis. Pourtant, les archives du musée et les inventaires successifs parlent, quant à eux, uniquement de la collégiale Notre-Dame. Certes, c’est bien à Notre-Dame que furent retrouvées certaines des sculptures aujourd’hui attribuées à la priorale, et notamment les anges du Louvre (musée du Louvre, département des Sculptures, M.L. 112, M.L. 113, M.L. 114 et M.L. 115). Pourtant, on ne peut en déduire que toutes les œuvres qui se sont trouvées dans la collégiale aient été à l’origine dans la priorale. Bien au contraire, l’examen de la sculpture du musée incite à penser le contraire. Elle est, certes, influencée par la sculpture de la priorale, dans le travail du manteau, du visage ou des drapés, mais elle s’en éloigne par un côté légèrement systématique, sans inventivité, un peu lourd, comme le notait déjà Moreau-Rendu, 1968. Dès lors, cette sculpture apparaît postérieure à celles qu’elle tente d’imiter, et l’on ne peut que se demander pourquoi l’on aurait fait réaliser, une décennie après l’achèvement du chantier, une Vierge à l’Enfant dans la priorale. Il est beaucoup plus probable que cette statue, de dimensions imposantes, ait été réalisée pour la collégiale toute proche où elle aurait été retrouvée, selon le témoignage de Charles Tricot.
Désignation : Ronde-bosse
Matière : Calcaire lutétien
Technique : Sculpture
Sujet iconographique : Vierge à l’Enfant
Périodes : 1er quart du XIVe siècle
http://www.sculpturesmedievales-cluny.fr/notices/notice.php?id=98
Xavier Dectot
© Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2011 ; mise à jour : mai 2016