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Cl. 19000 (Cl. 10755)
Catalogne septentrionale, fin du xiie siècle
Calcaire
H. 37 ; L. 27,5 ; Pr. 27 cm
Acquis par le musée de Cluny de Stanislas Baron, antiquaire, en 1881. Réinventorié en 1912.
Restauration par Gérald Pestmal en 1984.
Sur un astragale formé par un tore épais, une corbeille, circulaire à la base, s’évase pour former un carré supportant l’abaque, nu et fortement échancré, avec un dé saillant au milieu de chaque face. Dans leur partie supérieure, les faces se recourbent en coquilles, séparées aux angles par des éléments architecturaux hémicirculaires. Dans ce cadre se développent deux épisodes de l’histoire d’Abraham qui se voient consacrer chacun deux scènes : Abraham prosterné devant les trois anges au chêne de Mambré (Genèse, 18, 2) et le repas servi par Abraham, Sarah écoutant à l’entrée de la tente (Genèse, 18, 6-10), d’une part ; les serviteurs restés avec l’âne au moment du sacrifice d’Isaac (Genèse, 22, 5) et l’ange retenant la main d’Abraham (Genèse, 22, 12), d’autre part. La moitié supérieure de la tête d’Abraham prosterné et le nez d’un des anges manquent, de même que la tête d’un des anges attablés, une partie de la tête d’un des serviteurs et la tête d’Isaac. Sur les créneaux de l’abaque, qui présentent de multiples épaufrures, les personnages sont parfois identifiés : ainsi est-ce le cas d’Abraham et de Sarah systématiquement et des anges au moment du repas. Si les anges ne sont pas identifiés au chêne de Mambré, c’est qu’exceptionnellement, le créneau de l’abaque y est remplacé par une architecture hémicirculaire semblable à celle que l’on trouve sous celui-ci aux angles.
La plus grande part de l’espace narratif est consacrée à l’histoire des trois anges, qui s’étend largement sur les angles extérieurs, quand l’histoire du sacrifice d’Isaac est plus concentrée. De plus, alors que pour le premier épisode, les scènes s’interpénètrent largement par le biais des dépassements d’un personnage d’une face sur l’autre, celles du second sont en revanche nettement distinctes, séparées par des espaces vierges. Cela incite à penser que ce chapiteau, qui devait faire partie d’un cycle narratif fort complexe, probablement dans un cloître à en juger par ses dimensions, était sans doute destiné à être vu davantage du côté des trois anges que de celui du sacrifice. Comme pour le Cl. 18999, on peut déceler un certain nombre de différences avec les autres chapiteaux historiés de la série acquise de Stanislas Baron, à commencer par le cadre des scènes, non pas des arcades sommées par une architecture symbolique, mais une corbeille qui se projette en avant pour former des coquilles séparées par des tourelles architecturales. Les proportions des personnages, également, sont plus allongées que dans les autres chapiteaux. Ceux-ci sont, qui plus est, totalement dépourvus d’inscriptions identifiant les personnages. Ainsi, et quoique l’on puisse, ici aussi, établir des analogies avec un bas-relief du pilier sud-est du cloître de la cathédrale de Gérone, reprenant le même thème, ce chapiteau ne semble partager sa provenance avec aucun autre des chapiteaux catalans du musée.
Désignation : Chapiteau
Matière : Calcaire
Technique : Sculpture
Sujets iconographiques : Abraham ; Ange ; Bélier ; Chêne de Mambré ; Isaac ; Sacrifice d’Isaac ; Sarah
Périodes : 3e quart du XIIe siècle
http://www.sculpturesmedievales-cluny.fr/notices/notice.php?id=1191
Xavier Dectot
© Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2011 ; mise à jour : mai 2016