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Cl. 14417 (Cl. 1537)
Paris, vers 1210
Calcaire sculpté
H. 34 ; L. 27 ; Pr. 30 cm
Provient du portail du Couronnement de la façade occidentale de Notre-Dame de Paris. Mutilée et déposée en 1793-1794. Découverte vers 1837 par Lassus dans un mur moderne de l’église Saint-Pierre-aux-Bœufs. Don Lassus.
Consolidation par silicatage à la fin du xixe siècle, dérestauration en 1980 (pas de dossier, nom du restaurateur inconnu).
Le visage, rectangulaire, est encadré de cheveux dégageant très haut le front mais tombant en longues mèches souples sur les côtés, laissant les oreilles dégagées. Sur le front, deux petites mèches ondulantes, terminées en pointe, des rides forment une série de vaguelettes. Les yeux sont travaillés en une amande très allongée, terminée par une patte d’oie soulignée par les pommettes très hautes et très saillantes. Du nez, disparu, on ne peut rien dire, mais si la bouche est elle aussi très mutilée, on n’en perçoit pas moins toujours les lèvres très fines et serrées, terminées par des commissures en pointe. La barbe est abondante, remontant haut sur les joues, et également travaillée en longues mèches souples.
Les deux plus anciennes mentions de la tête, celles de Guilhermy et de Troche, qui l’ont vue dans le cabinet de Lassus alors installé dans l’église Saint-Germain-l’Auxerrois qu’il restaurait, sembleraient indiquer que c’est de cette église que provient cette tête. Outre que ce serait en contradiction avec l’origine donnée par Lassus dans sa lettre de donation, cette attribution n’est pas tenable : stylistiquement, cette tête appartient manifestement aux années 1210. S’il est plus difficile de dater le portail de Saint-Germain-l’Auxerrois, tant les restaurations qu’il a subies ont été drastiques, il n’en est pas moins évident, au vu notamment de la statue-colonne retrouvée en fouilles en 1950, qu’il appartient au tournant des années 1230 et 1240. Outre qu’une datation dans les années 1210 incite presque naturellement, surtout au vu du lieu de la découverte, à se tourner vers Notre-Dame de Paris, le rapprochement effectué par Erlande-Brandenburg, 1979, avec la statue de Jacob située dans une des voussures de gauche du portail du Couronnement suffit à emporter l’adhésion : les proportions du visage, le traitement des cheveux, des yeux, de la bouche, tout concourt à attribuer les œuvres à un même artiste et dès lors à voir dans la tête du musée de Cluny celle du Saint Paul qui se trouvait au premier jambage de l’ébrasement de droite de ce portail. L’histoire assez lourde de cette œuvre, mutilée lors de la dépose, utilisée en maçonnerie et restaurée selon une méthode assez forte à la fin du xixe siècle, explique sans doute largement le fait que l’on n’y trouve plus aucune trace de polychromie.
Désignation : Statue-colonne
Matière : Calcaire
Technique : Sculpture
Sujets iconographiques : Saint Paul ; Saint Paul apôtre
Périodes : 1er quart du XIIIe siècle
http://www.sculpturesmedievales-cluny.fr/notices/notice.php?id=36
Xavier Dectot
© Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2011 ; mise à jour : mai 2016