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Réunion des Musées nationaux - Grand Palais - Catalogue des collections
Musée national du Moyen Age, Thermes et Hôtel de Cluny, Paris

Les catalogues raisonnés

Sculptures des XIe-XIIIe siècle - Collections du musée de Cluny

Paris

EBA 148-199

Chapiteau

Paris, 2e tiers du xiie siècle

Calcaire
H. 46 ; L. 83 ; Pr. 26 cm


Historique

Déposé au musée de Cluny par l’École nationale supérieure des beaux-arts en 1969.


Commentaire

Un astragale en tore supporte la corbeille circulaire, qui s’évasait pour former un carré. Sur l’un des panneaux de celle-ci, quatre oiseaux, aux plumes légèrement esquissées, sont affrontés deux à deux. Autour de leurs têtes sont enserrées les pattes de deux oiseaux dont le corps est prolongé d’un long cou venant se replier sur leurs pieds. De part et d’autre, deux autres petits oiseaux affrontés viennent former un registre inférieur. Au registre supérieur, des rinceaux formant volutes s’affrontent au centre du panneau pour s’écarter et venir supporter les angles, comme en une simulation de chapiteau double. L’abaque a disparu, de même que trois des quatre panneaux, ce qui interdit de préciser s’il s’agit ici d’un chapiteau complet, engagé, voire d’angle.

À son entrée au musée, ce chapiteau était considéré comme provenant de l’abbaye Sainte-Geneviève. Il aurait alors fait partie des éléments entrés au musée des Monuments français en 1806 et affectés à l’École des beaux-arts en 1816. Mais une telle provenance est aujourd’hui à rejeter. Leur absence des planches, tant de Le Gentil de la Galaisière1 que d’Alexandre Lenoir2, en était déjà un indice, et les différences sont marquantes. Outre le module du chapiteau, dont les dimensions complètes ne correspondaient ni aux chapiteaux de la nef de Sainte-Geneviève, ni aux chapiteaux du chœur, on peut noter, entre autres, que les rinceaux, aussi bien ceux formés par les arbustes que ceux des volutes, sont à un seul brin, quand ceux de Sainte-Geneviève sont assez caractéristiques, avec leurs deux brins séparés par une corde. La forme des oiseaux et le travail des plumes, enfin, peuvent être rattachés à une pratique de la sculpture qui, à Paris, ne s’impose qu’après 1130. S’il est impossible, en l’état actuel des connaissances, de préciser la provenance de ce fragment de chapiteau, il semble ainsi possible de le placer dans la lignée de la naissance de la sculpture gothique à Paris dans le deuxième tiers du xiie siècle.

1. Le Gentil de la Galaisière, 1788, p. 404, pl. XIII.

1. Lenoir, 1867, vol. 1, pl. XI.


Bibliographie

  • Xavier Dectot, Musée national du Moyen Âge – Thermes de Cluny, Catalogue, Sculptures des xie-xiie siècles. Roman et premier art gothique, Paris, RMN, 2005, no 107.
  • Guillaume-Joseph-Hyacinthe-Jean-Baptiste Le Gentil de la Galaisière, « Observations sur plusieurs monuments gothiques sur lesquels sont gravés les signes du zodiaque et quelques hiéroglyphes égyptiens relatifs à la religion d’Isis », Mémoires de l’Académie des sciences, 1788, p. 297-438.
  • Albert Lenoir, Statistique Monumentale de Paris, Paris, Impr. nationale, 1867.

Index

Désignation : Chapiteau
Matière : Calcaire lutétien
Technique : Sculpture
Sujet iconographique : Oiseau
Motif décoratif : Rinceau
Périodes : XIIe siècle


Permalien pour cette notice

http://www.sculpturesmedievales-cluny.fr/notices/notice.php?id=1107



Xavier Dectot

© Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2011 ; mise à jour : mai 2016

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