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Cl. 15428 et Collection Wasset, 10038
France du Nord, vers 1260-1270
Bois sculpté
H. 31,5 ; L. 9,5 ; Pr. 6,5 cm
Legs Wasset.
Suppression des mains (refaites) à une date impossible à déterminer.
Debout, la tête inclinée en avant, ce personnage féminin est vêtu d’une robe ample, bouffant par-dessus la ceinture qui souligne la taille, d’un manteau et d’un voile court d’où ne dépasse qu’une mince frange de cheveux. Le visage est rond et lisse, le nez court, la bouche étroite, les yeux en amande soulignés par une paupière inférieure pratiquement horizontale. Les plis, quasiment inexistants sur le torse, se développent en courbes parallèles, partant de senestre et aboutissant à dextre, en partie inférieure. Le manteau se froisse en de larges plis à becs ou cassés. Il est évident que, stylistiquement, cette petite sculpture subit l’influence du chantier de la Sainte-Chapelle. La position du visage rappelle celle de l’apôtre « mélancolique » ; les drapés, de même, avec leurs jeux d’opposition entre les formes, le torse à peine froissé, sont proches de ceux des apôtres. Quant au visage, il dérive de celui de la grande Vierge en ivoire de la Sainte-Chapelle (Paris, musée du Louvre, OA 57). Pour autant, quelques autres éléments rappellent davantage le chantier de la cathédrale d’Amiens (le voile, notamment) ou celui de la cathédrale de Reims (la position des bras, la robe bouffant sur la ceinture), et empêchent d’attribuer une origine précise à cette œuvre. L’iconographie n’est pas plus aisée à trancher. Elle fut considérée comme une Vierge lorsqu’elle était dans la collection Wasset et à son entrée dans les collections nationales, mais cette identification fut remise en cause par Haraucourt, Montrémy et Maillard, qui les premiers, semble-t-il, proposèrent d’y voir une sainte. Cette identification se fait définitive, dans les années 1980, lorsque la Réunion des musées nationaux en tire un moulage vendu sous le nom de Marie-Madeleine. Pour autant, la disposition des bras semble exclure cette dernière identification, qui ne correspond à aucune des iconographies traditionnelles de Marie-Madeleine. De fait, même si le rapprochement avec la façade occidentale de la cathédrale de Reims inciterait à pencher pour une Vierge d’annonciation, rien ne permet d’exclure qu’il s’agisse plutôt d’une sainte ayant perdu ses attributs.
Désignation : Ronde-bosse
Matière : Bois
Technique : Sculpture
Sujets iconographiques : Sainte ; Vierge
Périodes : 3e quart du XIIIe siècle
http://www.sculpturesmedievales-cluny.fr/notices/notice.php?id=38
Xavier Dectot
© Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2011 ; mise à jour : mai 2016