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Cl. 18986 (Cl. 12726)
Mort en 1267
Paris, Saint-Germain-des-Prés, 1245-1255
Calcaire lutétien sculpté
H. 585 ; L. 535 cm
Provient de la chapelle de la Vierge de Saint-Germain-des-Prés. Chapelle détruite en 1802. Musée des Monuments français. Versement des Chantiers de Saint-Denis. Attribué au musée de Cluny en 1891. Inventorié en 1891 puis en 1912.
Relevé en février 1980 par Jacques Moulin. Démontage du jardin, remontage à l’intérieur du musée et probablement nettoyage par Yves Boiret, architecte en chef des Monuments historiques en 1981.
Portail d’accès destiné à un bâtiment somptueux, même s’il est de dimensions modestes, le portail de la chapelle de la Vierge de Saint-Germain-des-Prés se compose de deux piédroits soutenant des voussures en arc brisé et d’un linteau porté par un trumeau. Le tympan n’était pas sculpté mais ouvert d’une rose, dans le goût de l’architecture rayonnante dont la chapelle était l’un des plus beaux manifestes, et cette rose a disparu lors de la dépose en 1802. De même, la Vierge à l’Enfant qui occupait le trumeau a été détruite à la Révolution et l’on n’en conserve plus que le socle (l’identification de cette Vierge avec la Vierge Cl. 11495 n’est pas acceptable. Il faut noter qu’une première version de la Vierge du trumeau, qui s’était brisée lors de sa réalisation, a été retrouvée en 1999 lors des fouilles de la place de Furstemberg et se trouve aujourd’hui exposée dans la chapelle d’axe de Saint-Germain-des-Prés.)
Au piédroit de gauche, se trouve une forte moulure, constituée de deux tores, le plus bas épais et très saillant, séparés par une gorge, de trois triangles et deux demi-hexagones qui supportent respectivement trois colonnettes en retrait et deux colonnettes saillantes, toutes en délit. Au fond de l’ébrasement, deux colonnettes supplémentaires sont, quant à elles, sculptées dans les assises mêmes du portail. Les espaces séparant les colonnettes, moulurés en gorges, sont occupés par cinq tiges sinusoïdales, portant respectivement des feuilles d’érable, de vigne, de figuier, de vigne à nouveau et enfin de lierre. Les tiges viennent ensuite s’enrouler sur les chapiteaux, unifiant le décor en une frise végétale à peine interrompue par les deux registres de crochets que portent les corbeilles cylindriques, quatre au premier niveau, trois au second. La même disposition se retrouve au piédroit de droite, mais dans les chapiteaux, fraisier et chêne viennent se mêler aux tiges montant de la base, accentuant encore l’unité de l’ensemble.
Le trumeau est un fort massif rectangulaire où, entre deux colonnettes un peu larges à l’extérieur et deux plus fines à l’intérieur, deux tiges de lierre serpentent dans des gorges profondes . Il supporte un linteau où alternent dix-huit feuilles polylobées et trente-six feuilles côtelées, regroupées deux à deux et se recourbant en crochets.
Quant aux voussures, elles se composent de deux cordons principaux, moulurés mais non sculptés, reposant sur les tailloirs des chapiteaux saillants, alternant avec trois gorges portant des tiges ondulantes, respectivement d’érable (à l’extérieur), de lierre et de vigne.
Ce portail est l’une des œuvres du musée ayant séjourné le plus longtemps dans le jardin, puisqu’il ne fut intégré dans les salles muséographiques qu’à la création de la salle Notre-Dame en 1981. En résultent de nombreuses pertes de matière, notamment dans les voussures. Il a par ailleurs souffert d’un nettoyage assez brutal (on ne peut véritablement parler de restauration) au moment de son transfert, nettoyage qui a fait disparaître toute éventuelle trace de polychromie et probablement la plupart des traces d’outil anciennes.
Désignation : Portail
Matière : Calcaire lutétien
Technique : Sculpture
Motifs décoratifs : Chêne ; Érable ; Figuier ; Fraisier ; Lierre ; Vigne
Périodes : 2e quart du XIIIe siècle
http://www.sculpturesmedievales-cluny.fr/notices/notice.php?id=125
Xavier Dectot
© Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2011 ; mise à jour : mai 2016