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Cl. 18933 (Cl. 12580)
Île-de-France, milieu du xiie siècle
Calcaire
H. 23 ; L. 52,5 ; Pr. 41,5 cm
Affecté au musée de Cluny puis inventorié en 1891, réinventorié en 1912 comme « trouvé en magasin ».
L’assise rectangulaire est profilée d’un bandeau souligné d’un grain d’orge surmontant un chanfrein aux quatre faces décorées. Sur la première, on trouve trois volutes, la plus à gauche partant d’une gaine ornée d’un nœud pour s’enrouler sur elle-même avant de se terminer par une fleur ronde, aux pétales pointus et striés. La deuxième volute contient une grappe dans une enveloppe échancrée. La dernière sort du rameau de gauche pour s’enrouler autour d’une feuille identique à la première. Une partie du rinceau de droite manque. Sur la face suivante, deux tiges côtelées jaillissent du centre et s’enroulent sur elles-mêmes, portant une fleur ronde aux pétales pointus, rayonnant autour du centre. Les écoinçons sont occupés par des rejets festonnés, et, aux angles, des gaines perlées retiennent les tiges avant leur séparation. Une partie de l’angle supérieur a disparu. Sur la troisième face, le rameau ondule de façon régulière, délimitant trois espaces. Ceux des extrémités accueillent des fleurs identiques aux précédentes, quoique plus petites et ornées de deux rangs de perles perpendiculaires, et celui du centre une fleur à quatre pétales et à large pédoncule. Une partie du rinceau de gauche a disparu. Sur la dernière face, le rameau délimite deux espaces, celui de droite étant occupé par une fleur à gros pédoncule, celui de gauche par une fleur à décor perlé, l’une et l’autre identiques à celles de la face précédente. La partie basse du centre manque.
La provenance de ce morceau est inconnue. Se fondant sur les dimensions du lit de pose, un carré de 30 centimètres de côté, une note anonyme conservée dans les archives du musée propose d’y voir un tailloir provenant du cloître de Saint-Denis. En effet, les chapiteaux provenant de ce cloître ont un lit d’attente qui forme, pour les chapiteaux simples, un carré d’environ 30 centimètres de côté, et dont le petit côté, pour les chapiteaux doubles, mesure également environ 30 centimètres1. Et il est vrai que les tailloirs publiés par Léon Pressouyre comme provenant du cloître de Saint-Denis sont, pour ceux qui sont complets, de dimensions proches de celles de ce tailloir2. Doit-on accepter cette hypothèse ? La nature du décor incite à hésiter quelque peu. Des tailloirs publiés par Léon Pressouyre, deux – ceux du Louvre – ont un décor très fortement antiquisant, quand le troisième – à la Maison de la Légion d’honneur – porte un décor de chimères ou de basilics (la disparition des têtes empêche de se prononcer) proche de ceux des chapiteaux Cl. 18925 a et b. Dans les deux cas, les tailloirs présentent des décors voisins de ceux que l’on peut retrouver sur les chapiteaux du cloître, ce qui n’est pas le cas de celui qui nous retient ici. Et à Saint-Denis, les décors de rinceaux, que l’on trouve notamment à la façade occidentale, sont bien plus imaginatifs qu’ils ne le sont sur ce tailloir où les éléments, certes taillés avec souplesse, se répètent mécaniquement. Le décor est en revanche plus varié qu’il ne l’est sur un autre fragment de tailloir, provenant de Sainte-Geneviève et aujourd’hui conservé au Louvre, dont on l’a rapproché3. Il semble être postérieur à la construction de l’une et de l’autre abbaye, mais ne l’est probablement que de peu aux travaux de Suger.
1. Pressouyre, 1986, p. 233-236.
2. Pressouyre, 1986, no 1, p. 230, et nos 8 et 9, p. 233.
3. RF 488. Baron, 1996, p. 42.
Désignation : Tailloir
Matière : Calcaire lutétien
Technique : Sculpture
Motifs décoratifs : Fleurs ; Grappe ; Palmettes ; Rinceau ; Rosettes ; Tiges côtelées
Périodes : XIIe siècle
http://www.sculpturesmedievales-cluny.fr/notices/notice.php?id=1136
Xavier Dectot
© Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2011 ; mise à jour : mai 2016