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Cl. 18839 ( cl. 1657)
Italie méridionale, 2e moitié du xiiie siècle
Marbre sculpté avec incrustations de pâte de verre.
H. 122 ; L. 63 cm
S[AN]C[TU]S PA[N]TALEON
Ancienne collection Delange. Acheté en 1847 en vente publique. Inventorié en 1847 puis en 1912.
Restauration (procédé Mora) par Gérald Pestmal en 1986.
Deux colonnes cannelées aux chapiteaux à décor de feuilles fortement dentées opposées deux à deux et se recourbant sous les angles, supportent une architrave dont le pan inférieur, en biseau, porte un vase central d’où s’échappent deux rinceaux, surmontant l’inscription. Dessous se tient debout, frontal, le saint nimbé, couvert d’une abondante chevelure, le visage rond. Il est vêtu d’une robe, ceinte à la taille d’une longue ceinture, ornée de cabochons circulaires ou carrés en pâte de verre, dont la plupart ont disparu, qui retombe entre les jambes, et d’un manteau attaché sur l’épaule droite par un nœud et retombant sur le torse en une succession de plis en cuillers. La main droite, placée devant le torse, tient un pinceau, la gauche, légèrement plus bas, une tablette. Les pieds, chaussés de souliers pointus, reposent sur une base travaillée en perspective.
Attribuée à l’Italie (et au xie siècle), lors de son entrée dans les collections du musée et par Du Sommerard, 1883, cette plaque fut par la suite donnée à la Grèce et au xiiie siècle par l’inventaire de 1912 et par Haraucourt et Montrémy, 1922. Certains éléments montrent une forte influence de l’art byzantin sur cette œuvre : notamment le visage et sa couronne de cheveux, manifestement inspirés par un buste de l’Antiquité tardive, ou la disposition frontale, sous une arcade, que l’on pourrait rapprocher d’une représentation de saint militaire du Louvre, retaillée au début du xive siècle dans un panneau de sarcophage du iie siècle (musée du Louvre, département des Sculptures, RF 2700) – d’autres en revanche s’y opposent totalement. Le premier indice, le plus évident, est l’inscription en caractères latins, qui ne serait compréhensible que dans la Constantinople de l’Empire latin, dans la première moitié du xiiie siècle. Or d’autres éléments montrent une claire connaissance de l’art gothique français du milieu de ce siècle, notamment le travail des plis du manteau sur le torse. Enfin, la mode de la ceinture tombant entre les jambes n’apparaît, elle aussi, que dans la deuxième moitié du xiiie siècle. Outre le problème de l’alphabet de l’inscription, il faut noter qu’aucun de ces éléments ne se retrouve dans la sculpture byzantine, même provinciale, du temps des Paléologues. Il convient donc de rattacher cette sculpture à un centre sous forte influence byzantine, mais où le sculpteur avait en même temps une certaine ouverture à l’art gothique français. Plus qu’à Venise, de tels centres se trouvent dans la Sicile angevine et surtout aragonaise de la fin du xiiie siècle, et c’est probablement à cette région qu’il faut rattacher notre œuvre.
Désignation : Relief
Matières : Marbre ; Pâte de verre
Techniques : Incrustations ; Sculpture
Sujet iconographique : Saint Pantaléon
Motifs décoratifs : Rinceau ; Vase
Périodes : 2e moitié du XIIIe siècle
http://www.sculpturesmedievales-cluny.fr/notices/notice.php?id=104
Xavier Dectot
© Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2011 ; mise à jour : mai 2016