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Cl. 18597
Adloun ou el-Tirch (Liban), xiiie siècle (avant 1291)
Marbre gravé
H. 27 ; L. 92 cm
[...] PLANGAT : AMENA : TYRUS : IN : FUNERE : PONTIFICALI : /PLANGERE : DEBEMUS : QUIA : TALI : PATRE : CAREMUS : PLUS : CUPIENS : X[RISTI] : QUAM : PLEBIS : HABERE : FAVOREM : SPIRITUS : ILLIUS : COMMENDETUR : TIBI : XRISTE
Trouvée en 1881 lors des fouilles de Clermont-Ganneau près de Tyr (aujourd’hui Ṣūr, Liban). Attribuée au musée de Cluny en 1911.
Dépose et nettoyage par Rodolphe Lambert (2004).
Légèrement cintrée, la plaque est entourée d’une bordure denticulée qui a disparu partiellement en partie supérieure et totalement à dextre, où l’œuvre semble avoir été volontairement réduite. A-t-on pour autant, comme le supposait Christopher H. McEvitt dans sa notice (New York, 2004), perdu une partie de l’inscription ? S’il est évidemment difficile d’être absolument affirmatif, trois points méritent cependant d’être notés : premièrement, tous les mots présents sont complets ; deuxièmement, si l’on tient compte de l’axe de cintrage, moins d’une dizaine de centimètres de la pièce ont été supprimés lors de son raccourcissement ; enfin, l’inscription fait parfaitement sens telle qu’elle nous est parvenue, sans qu’il soit nécessaire de supposer des mots manquants.
Certes, comme le notait Christopher H. McEvitt, il manque ici des éléments que l’on attendrait dans un monument funéraire classique du monde occidental du xiiie siècle, tout particulièrement la date du décès et le nom du défunt. La question mérite d’autant plus d’être posée que, au vu des quelques témoignages que l’on en possède, la tradition en ce domaine dans les États latins d’Orient était toute différente. Les tombeaux des rois de Jérusalem, par exemple, étaient de simples sarcophages portant, sur une de leurs faces, une épitaphe (Folda, 1995, p. 74, 114 et 468). De même, si l’on peut faire ici des parallèles avec le monde occidental, c’est bien plus du côté des épitaphes de la fin du premier millénaire ou du xie siècle qu’on les trouvera que de celui des monuments du xiiie siècle ; vue sous cet angle, cette pièce ne provient pas nécessairement d’un tombeau et pourrait avoir appartenu à un autre type de monument commémoratif, éventuellement dans un lieu autre que celui de la sépulture.
Dès lors, il apparaît bien difficile d’attribuer une date à cette épitaphe. Parce qu’elle est érigée en mémoire d’un archevêque de Tyr et écrite en latin, elle est postérieure à la conquête de la ville par les croisés en 1124 et antérieure à sa prise par les mameluks en 1291. L’épigraphie, notamment le mélange entre une belle onciale, pour les M et les R par exemple, et des caractères dérivés de l’épigraphie latine, tels que le V, permettent de resserrer cette datation au xiiie siècle, sans doute à son deuxième ou à son troisième quart.
Désignations : Dalle funéraire ; Tombeau
Matière : Marbre
Technique : Gravure
Motif décoratif : Inscription
Période : XIIIe siècle
http://www.sculpturesmedievales-cluny.fr/notices/notice.php?id=40
Xavier Dectot
© Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2011 ; mise à jour : mai 2016