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Cl. 18990 a (Cl. 12575)
Île-de-France, 4e quart du xiiie siècle
Calcaire sculpté
H. 33,5 ; L. 78 ; Pr. 57 cm
Chantiers de Saint-Denis. Attribués au musée de Cluny en 1891. Inventoriés en 1891 sans mention de provenance, puis en 1912.
Nettoyage à la vapeur par Gérald Pestmal en 1985.
Sur trois astragales en larmier nettement séparés s’élèvent des chapiteaux aux corbeilles cylindriques supportant un tailloir à bec, celui du milieu d’un diamètre nettement plus important que ceux qui le flanquent. Sur le premier, au registre inférieur, deux bouquets de feuilles d’érable se replient en crochets, séparés par des feuilles dentelées qui montent jusqu’au registre supérieur et se replient sur elles-mêmes. Le chapiteau senestre porte une tige de feuilles d’érable qui part de l’angle inférieur senestre pour revenir vers le centre de la composition. Les espaces laissés vides sont eux aussi occupés par de petites feuilles d’érable. Quant au chapiteau dextre, il est trop mutilé pour être lisible et ne conserve que deux feuilles d’érable, dans les angles inférieur dextre et supérieur senestre.
L’œuvre a largement souffert de son exposition à l’extérieur, notamment dans le jardin du musée, et l’usure de l’épiderme rend parfois le décor difficilement lisible.
Malgré cela, il apparaît évident que ces chapiteaux appartiennent à une phase tardive du courant naturaliste de la deuxième moitié du siècle. Par-delà les rapprochements effectués par Anne Pingeot, 1974, avec la sculpture d’Évron, plusieurs éléments plaident en ce sens : les proportions relativement tassées du chapiteau central, le très haut relief des feuilles du premier registre ou l’ascension inexorable, mais un peu lourde, des feuilles du second registre, qui témoignent d’une certaine connaissance de la sculpture anglaise du troisième quart du xiiie siècle (notamment de la cathédrale de Lincoln). À ce titre, il semble impossible de suivre l’attribution faite par Anne Pingeot, sur la foi de l’inventaire de 1912, à Saint-Denis. Outre l’absence de grands travaux dans l’abbatiale dans les dernières décennies du xiiie siècle, on n’y retrouve aucun chapiteau comparable, que ce soit dans l’esprit ou dans le décor, dans les parties aménagées aux xiiie et xive siècles. Il nous semble plus probable que la mention de l’inventaire de 1912 ne permette d’attribuer à ces chapiteaux qu’une provenance des Chantiers de Saint-Denis et, au-delà, d’un monument non identifié d’Île-de-France.
Ces chapiteaux ont échappé au catalogue Haraucourt et Montrémy de 1922.
Désignation : Chapiteau triple
Matière : Calcaire
Technique : Sculpture
Motif décoratif : Érable
Périodes : 4e quart du XIIIe siècle
http://www.sculpturesmedievales-cluny.fr/notices/notice.php?id=136
Xavier Dectot
© Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2011 ; mise à jour : mai 2016