Contenu Menu Aide et Accessibilité
Cl. 16602
Paris, vers 1210-1220
Calcaire
H. 38 ; L. 27 ; Pr. 30 cm
Provient du portail du Couronnement de la Vierge de la façade occidentale de Notre-Dame de Paris. Mutilée et déposée en 1793-1794. Trouvée rue de la Santé en 1839. Inventoriée en 1906 comme trouvée en magasin. Déposée au musée des Ducs de Bretagne de Nantes de 1909 à 1985.
Restauration par Gérald Pestmal en 1985.
La partie supérieure de la tête a très largement disparu. Ne reste plus de la mitre qu’un bandeau dont les cabochons sont encore partiellement visibles sur le côté senestre et la base de la face, ainsi que le départ des fanons à l’arrière. Le côté dextre du front est détruit, ainsi qu’une partie de l’œil droit et que le lobe de l’oreille gauche. Le nez est presque entièrement arasé et l’épiderme de la pierre est, de façon générale, très endommagé.
L’histoire récente de cette œuvre est complexe. À sa redécouverte en 1906, elle ne fait pas l’objet d’une attention particulière, l’inventaire se contentant de la placer au xiiie siècle. Le peu d’intérêt spécifique qui lui est accordé par le musée transparaît à la fois dans le fait qu’elle est envoyée en dépôt à Nantes dès 1909, sans apparemment avoir fait l’objet d’une étude particulière, et dans son absence du catalogue Pierre (Haraucourt et Montrémy, 1922). À Nantes, d’ailleurs, elle resta anonyme, d’autant plus que son état de conservation ne permettait pas nécessairement d’en deviner l’intérêt. C’est donc presque par hasard qu’elle fut identifiée par Alain Erlande-Brandenburg lors d’un récolement.
Plus précisément, Alain Erlande-Brandenburg propose de voir dans cette tête, plutôt que dans celle auparavant proposée par Dieter Kimpel (Cl. 18932, Kimpel, 1969, no 4, p. 44-47 et Kimpel, 1971, p. 283) la tête retrouvée en 1839 rue de la Santé et dont le rapport de découverte dit effectivement qu’il s’agit d’une tête colossale imberbe dont la mitre est brisée mais dont les fanons sont toujours visibles. Le rapprochement stylistique avec les autres sculptures des portails occidentaux s’impose. On retrouve, notamment, la même bouche droite, à la lèvre inférieure légèrement charnue, les mêmes yeux en amande, légèrement inclinés, le même visage lisse, aux pommettes et aux arcades sourcilières peu marquées, le même menton en galoche que sur la tête de saint Paul provenant du portail central (Cl. 14417). Malgré des yeux légèrement plus étirés et une bouche esquissant à peine un sourire, on retrouve également ces traits sur la tête d’ange provenant du portail sud de la façade occidentale, consacré au Couronnement de la Vierge (Cl. 22969). Comme l’a noté Alain Erlande-Brandenburg (Erlande-Brandenburg, 1985 et Erlande-Brandenburg, 1986), les statues-colonnes du portail central étant consacrées aux Apôtres, c’est nécessairement de ce portail sud que provient la tête d’évêque. On y trouvait deux prélats, mais l’un d’eux, saint Denis, était représenté en céphalophore. Or la brisure du cou de la tête ne s’accorde point avec une sculpture céphalophore et nous suivons donc pleinement Alain Erlande-Brandenburg dans son attribution de cette tête de prélat à l’autre évêque, qui occupait la position la plus externe de l’ébrasement droit.
Désignation : Statue-colonne
Matière : Calcaire
Technique : Sculpture
Sujet iconographique : Évêque (clerc)
Périodes : 1er quart du XIIIe siècle
http://www.sculpturesmedievales-cluny.fr/notices/notice.php?id=4
Xavier Dectot
© Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2011 ; mise à jour : mai 2016