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Cl. 23415
Paris, Saint-Denis, vers 1137-1140
Calcaire
H. 41 ; L. 23,5 ; Pr. 25 cm
Provient de l’ébrasement gauche du portail de droite de la façade occidentale de l’église abbatiale de Saint-Denis. Déposée en 1771. Acquise par le père de Jean Rainaut sur le marché de l’art en 1923. Achetée par le musée de Cluny en 1992 (comité du 12 mars 1992, conseil du 18 mars 1992, arrêté du 27 mars 1992) à Jean Rainaut.
Restauration par Marie-Emmanuelle Meyohas en 1992.
L’acquisition de cette tête en 1992 auprès d’un collectionneur particulier a été le point d’orgue de la redécouverte des statues-colonnes de Saint-Denis. En moins de six ans, alors qu’auparavant aucune collection publique européenne ne possédait d’œuvre provenant de cet ensemble, le Musée national du Moyen Âge avait réuni trois têtes, autant que s’en partageaient les collections publiques américaines, renouvelant totalement leur approche. Cette troisième tête, qui plus est dans un parfait état de conservation, présente un visage où les arcades sourcilières saillent légèrement sur des yeux globuleux dont les pupilles ne sont pas réservées, contrairement aux deux autres. Comme pour la tête de Moïse, le nez est droit et assez près du visage, surplombant des lèvres étroites et serrées, encadrées par une moustache tombante, placée de part et d’autre d’un renfoncement séparant le nez de la lèvre supérieure. La barbe, courte, se termine en bouclettes, et une mèche partant sous la lèvre inférieure souligne la forte axialité du visage. Les cheveux, disposés en bouclettes de chaque côté d’une raie médiane, dessinent une ligne de front horizontale avant de s’évaser au-dessus des oreilles. Ils ne dépassent que de quelques centimètres sous le bonnet qui coiffe le personnage, souligné par un orfroi au bord inférieur et par un second orfroi médian, qui vient souligner la courbure du crâne et, par contraste, les deux quarts de sphère laissés lisses.
Là encore, c’est un dessin préparatoire d’André Benoist1 qui a permis à Alain Erlande-Brandenburg d’identifier cette sculpture, même si le lien très étroit qui l’unit à la tête de Moïse, laquelle provient de l’ébrasement opposé du même portail, rendait indubitable sa provenance dionysienne.
1. B.n.F., ms. fr. 15 634, no 52, fol. 70.
Désignation : Statue-colonne
Matière : Calcaire lutétien
Technique : Sculpture
Sujet iconographique : Prophète
Périodes : 2e quart du XIIe siècle
http://www.sculpturesmedievales-cluny.fr/notices/notice.php?id=1063
Xavier Dectot
© Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2011 ; mise à jour : mai 2016